pollution spatiale
Temps de lecture : 4 minutes

Les satellites occupent une place importante dans de nombreux secteurs de notre quotidien : positionnement global, transmission de données à distance, prévision météorologique ou suivi environnemental. Toutefois, leur présence croissante dans l’espace, notamment avec l’émergence des mégaconstellations, soulève des enjeux environnementaux encore peu étudiés. Accumulation de débris, augmentation de la lumière artificielle dans le ciel nocturne, émissions lors des mises en orbite et gestion approximative en fin de mission sont autant de points de vigilance. Ces aspects méritent une attention particulière afin de favoriser une utilisation plus raisonnée de l’espace et une meilleure prise en compte des équilibres naturels.

Les impacts environnementaux des satellites

L’augmentation constante du nombre de satellites autour de la Terre engendre des conséquences visibles sur plusieurs plans. Le chiffre pourrait atteindre les 100 000 unités d’ici 2030, ce qui implique des pressions sur l’environnement, depuis l’orbite jusqu’à la surface terrestre, en passant par l’atmosphère.

Débris spatiaux : complications et surveillance

Une fois leur mission achevée, de nombreux satellites deviennent des objets inactifs qui tournent autour de la Terre. Collisions involontaires, pannes et explosions peuvent générer des fragments supplémentaires, compliquant chaque nouvelle mission. Les scientifiques évoquent un scénario hypothétique connu sous le nom de « syndrome de Kessler », selon lequel une multiplicité de collisions rendrait certaines orbites impraticables à long terme. La sécurité des équipements en service ainsi que celle des astronautes peut être compromise par ces objets non contrôlés.

Pollution lumineuse : perturbations liées aux satellites

En réfléchissant la lumière solaire, certains satellites deviennent visibles depuis le sol, ce qui interfère avec les observations astronomiques. Cette lumière supplémentaire modifie également les rythmes de certaines espèces animales et végétales. Les oiseaux nocturnes, certains insectes ou encore les chauves-souris sont sensibles à ces changements lumineux. Il en résulte des altérations comportementales appréciables dans plusieurs écosystèmes.

Ressources mobilisées et effets climatiques des lancements

La construction d’un satellite nécessite divers matériaux, parfois rares, ainsi que des processus industriels exigeant beaucoup d’énergie. Par ailleurs, envoyer un satellite en orbite implique l’utilisation de combustibles dont la combustion libère des gaz à effet de serre et d’autres composants pouvant affecter la haute atmosphère. Bien que ces émissions ne représentent qu’un faible pourcentage de l’impact global sur la couche d’ozone (environ 0,1 %), l’augmentation attendue des lancements pourrait revoir ces chiffres à la hausse.

Solutions actuelles et innovations technologiques

Approche écologique et choix techniques adaptés

Pour limiter cet impact, des mesures sont testées dans le cadre de la conception des engins spatiaux. Il s’agit notamment d’employer des matériaux moins problématiques sur le plan environnemental et de prévoir la possibilité de désorbiter ou de réutiliser certains composants. Des projets cherchent à rendre certaines pièces réparables directement en orbite ou à favoriser leur dégradation naturelle après usage.

« Travailler sur un satellite de nettoyage spatial, c’est explorer une approche nouvelle dans la gestion des objets inutilisés. Nous développons des outils pour intercepter et orienter les débris classés comme prioritaires. Malgré des progrès techniques constants, la mise en place de ces systèmes reste minoritaire. L’objectif est d’en faire une étape intégrée dès les premières phases des missions orbitales. »
— Ingénieur en aérospatiale, secteur des satellites nettoyeurs

Réduction des débris et alternatives en cours d’expérimentation

Parmi les idées les plus avancées, les satellites équipés de dispositifs de capture, qu’ils soient mécaniques ou automatisés, permettent de déplacer des objets dangereux vers des orbites plus sécurisées ou de faciliter leur désintégration. Parallèlement, d’autres efforts sont menés pour développer des systèmes de déplacement plus sobres, réfléchir à des revêtements capturant moins la lumière ou encore mutualiser les mises en orbite afin de réduire l’énergie utilisée par lancement.

Les bénéfices et régulations

Utilisation des satellites au service de l’environnement

Bien qu’ils soulèvent des défis, les satellites constituent une ressource précieuse pour suivre les évolutions du climat, localiser les incendies ou mesurer l’état de biodiversité. Grâce aux données reçues, il est possible d’avoir une vue globale des forêts, océans, calottes glaciaires ou régimes de précipitations. Ces instruments de surveillance aiguillent les stratégies environnementales à plusieurs échelles — mondiale, régionale ou locale.

Défis juridiques et enjeux de coordination mondiale

Le droit spatial peine à évoluer au rythme de l’industrie actuelle. Malgré quelques traités applicables, nombre de pratiques restent faiblement encadrées. Par exemple, les exigences de désorbitage ou de déclaration des objets envoyés dans l’espace sont parfois peu contraignantes ou difficilement mises en œuvre. De nouveaux accords entre gouvernements et agences seraient nécessaires afin de gérer plus efficacement les aspects écologiques associés à l’accroissement du trafic orbital.

Tableau des étapes du cycle de vie et leurs impacts

PhaseImpact principalMoyens d’atténuation
FabricationUtilisation de ressources, émissions indirectesSélection de matériaux, procédés moins polluants
LancementRejets atmosphériques, empreinte carboneCarburants alternatifs, missions partagées
ExploitationNuisances lumineuses, saturation orbitaleContrôle de la luminosité, coordination opérationnelle
Fin de missionObjets résiduels, collision potentielleRetraits programmés, engins de capture
Quels effets les débris peuvent-ils avoir sur l’environnement ?

Les objets résiduels créent des obstacles pour les engins en activité et accroissent le risque de chocs provoquants d’autres fragments. Cette situation rend certaines zones de l’orbite terrestre difficilement accessibles et crée des incertitudes quant à la faisabilité de nouvelles missions à terme.

Y a-t-il une influence sur les espèces terrestres ?

L’installation de nombreuses constellations présentes dans le ciel génère de la lumière artificielle qui affecte la faune active lors des heures sombres. Des migrations sont modifiées ; chez certains insectes, des modes de reproduction peuvent aussi être perturbés. Ces changements peuvent impacter plusieurs écosystèmes déjà fragiles.

Existe-t-il des actions pour limiter cette luminosité ?

Des démarches sont engagées pour modifier l’intensité ou l’orientation des satellites afin qu’ils apparaissent moins visibles. Toutefois, ces adaptations dépendent encore des décisions propres à chaque opérateur. Des discussions à l’échelle internationale pourraient aider à fixer des standards plus communs pour limiter ces phénomènes visuels.

Quel est l’apport direct des satellites pour la nature ?

Ces systèmes sont aujourd’hui essentiels pour évaluer les effets du réchauffement climatique, anticiper certains phénomènes extrêmes, superviser les stocks de ressources naturelles ou observer les changements de température des océans. Ils soutiennent les organismes scientifiques et les politiques environnementales par la diffusion rapide de données fiables.

Des règles permettent-elles d’encadrer les pratiques spatiales ?

Les textes internationaux en vigueur imposent quelques obligations, souvent d’ordre déclaratif. Des projets au niveau européen ou national visent à compléter ces cadres encore partiels. Néanmoins, un véritable encadrement nécessiterait un effort coordonné entre plusieurs nations et opérateurs commerciaux afin de réduire l’impact total des activités dans l’espace.

L’accélération du recours aux satellites modifie les équilibres entre activités humaines, écologie spatiale et dynamique terrestre. Si leurs contributions dans le domaine de l’environnement permettent des avancées incontestables, leurs effets secondaires doivent être davantage pris en compte. Des connaissances plus approfondies, des protocoles techniques responsables et une concertation globale semblent nécessaires pour concilier technologie orbitale et respect des cycles naturels.

Sources de l’article

  • https://www.ademe.fr/presse/communique-national/satellites-et-environnement-quand-les-promesses-des-megaconstellations-se-heurtent-aux-limites-de-lespace/
  • https://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/satellites-environnement-brochure-nov2023.pdf
  • https://www.huffingtonpost.fr/environnement/article/la-multiplication-des-satellites-comme-starlink-est-une-bombe-a-retardement-pour-la-couche-d-ozone-clx1_235763.html

Image Arrondie

Quelques mots sur les auteurs

Nous sommes Amaury et Christine, engagés dans le zéro déchet. Sur notre blog, nous partageons nos connaissances et expériences pour encourager des pratiques respectueuses de l'environnement. Nous proposons des conseils concrets pour rendre le zéro déchet accessible à tous et favoriser une approche durable et réfléchie de la consommation.